Aujourd’hui on estime qu’environ 85 000 élèves en Fédération Wallonie Bruxelles vivent quotidiennement des difficultés liées à leur(s) trouble(s) d’apprentissage, ou plus communément appelés troubles « dys ». D’après le DSM-5 de l’American Psychiatric Association, la prévalence des différents troubles d’apprentissage chez les enfants est la suivante :
Les troubles d’apprentissage reprennent les 6 troubles « dys » (dyslexie, dysorthographie, dyscalculie, dyspraxie, dysgraphie, dysphasie) ainsi que le TDA/H et le HP.
Ces troubles sont :
Ils sont souvent accompagnés de difficultés sur le plan des fonctions exécutives telles que la gestion du temps, l’organisation, la planification, la prise de décisions,…
C’est un fait, tous ces troubles d’apprentissage sont un handicap invisible devant être reconnu par tous : équipe pédagogique, monde professionnel / politique et grand public. Ces troubles peuvent induire un échec scolaire et professionnel s’ils ne sont pas pris en compte.
Depuis de nombreuses années, on parlait de « difficultés d’apprentissage » mais il apparaît important aujourd’hui de nuancer les termes et de bien faire la distinction entre troubles et difficultés d’apprentissage…
Les difficultés d’apprentissage sont généralement passagères, dues à des facteurs externes (lacunes dans les apprentissages, explications non comprises, absentéisme, langue d’enseignement autre que la langue maternelle, manque de suivi scolaire,…). Elles peuvent aboutir à un échec scolaire si elles ne sont pas prises en compte et si aucune intervention adéquate n’est mise en place. Plus vite elles seront identifiées et prises en charges, mieux elles permettront la poursuite des apprentissages.
Les troubles d’apprentissage, quant à eux, sont permanents, d’origine neurologique et caractérisés par des difficultés persistantes touchant le langage, la lecture, l’attention, l’écriture, l’automatisation du geste, la pensée mathématique… Ils sont un frein dans l’acquisition des bases fondamentales et nécessaires aux apprentissages et ce malgré une intelligence normale voire supérieure à la moyenne.
De plus, ils amènent souvent l’enfant ou le jeune à fournir des efforts inversement proportionnels aux résultats obtenus et peuvent aboutir à des échecs répétés accompagnés d’une diminution de l’estime de soi. Ces troubles peuvent être « camouflés » par des moyens de compensation mis en place au fil du temps. Néanmoins ces tâches de base nécessiteront toujours une énergie cognitive supérieure à celle nécessaire aux «non-dys».
N’oublions à aucun moment que ni les parents ni les enseignants ne sont responsables de ces troubles d’apprentissage.
S’il suffit qu’un enfant lise plus pour ne plus être dyslexique, c’est qu’il n’est pas dyslexique.
Tout apprentissage de tâche nécessite une énergie cognitive importante, et ce jusqu’à son automatisation. Lorsqu’on apprend une tâche, on doit mobiliser une certaine dose de concentration afin d’imiter au mieux ce qu’on nous montre ou explique, puis on doit mobiliser un surcroit de concentration pour répéter la tâche apprise pendant un certain nombre de répétitions. À un certain moment, la tâche acquise devient plus facile et demande aussi moins de concentration : elle est automatisée.
Lorsqu’une tâche n’est pas efficiente (elle consomme beaucoup de concentration), il est alors difficile d’exécuter cette tâche simultanément avec une autre. La concentration déployée pour l’une ne permet pas de partager l’attention nécessaire à une seconde. C’est le concept de la double tâche. Nous nous reposons inconsciemment sur les automatismes acquis pour pouvoir faire plusieurs choses en même temps (manger et parler, conduire et discuter, écrire sous la dictée…).
Les enfants avec troubles d’apprentissage ont tous le handicap invisible et souvent méconnu de la double tâche. Par exemple, pour certains, la lecture va demander une telle concentration au niveau du décodage des lettres qu’ils n’auront pas l’énergie de comprendre le contenu du texte (alors qu’ils en ont toutes les capacités intellectuelles). Seuls des systèmes de compensation et des aménagements leur permettent de réaliser cette double tâche.
Un trouble dys vient rarement seul. En effet, dans près de 40% des cas, une personne concernée par un trouble dys présente plusieurs types de troubles d’apprentissage. On les définit alors de multi-dys et/ou de troubles associés. Les professionnels parlent de comorbidité.
C’est ainsi que par exemple, à chaque dyslexie, une dysorthographie, de même à chaque dyspraxie, une dysgraphie. Comme illustré sur ce schéma, toutes les combinaisons sont possibles ce qui fait que chaque enfant « dys » est unique.
Au-delà des troubles d’apprentissage, on note également le trouble dit de « double tâche », une perte de confiance et d’estime de soi, une exclusion sociale, ainsi que des troubles psychologiques tels que l’anxiété et la dépression. Ces troubles seront d’autant plus présents si la prise en considération et les aménagements adéquats font défaut.
Les troubles d’apprentissages renvoient à l’ensemble des difficultés d’apprentissage ne pouvant être attribuées ni à un retard intellectuel, ni à un handicap sensoriel, ni à des conditions environnementales défavorables. En effet, contrairement aux idées reçues, le problème ne vient pas des facultés intellectuelles de l’enfant, mais bien d’un déficit neurologique qui touche des régions spécifiques du cerveau, généralement l’hémisphère gauche (pensée séquentielle et analytique qui permet l’apprentissage des langues, de la lecture, du calcul, la gestion du temps et l’apprentissage des gestes techniques).
Vous désirez en savoir plus ou expliquer les troubles « dys » ? Nous vous invitons à visionner l’émission : C’est pas sorcier – Les troubles DYS
Pour en savoir plus, cliquez sur chacun des troubles :