L’APEDA a récemment travaillé sur la question de la détection des troubles de l’apprentissage chez des adultes en insertion socio-professionnelle.
Une enquête française menée par l’INSEE en 2004 avait montré qu’un pourcentage élevé de la population ayant des difficultés avec l’écrit était sans emploi (43%). Les parcours scolaires de ces personnes étaient variables, et n’avaient pas permis l’accès à un diplôme. Les troubles d’apprentissage pouvant aller jusqu’à l’illettrisme (c’est-à-dire des individus qui ont un usage relativement limité de l’écrit, et ce malgré une scolarisation) sont donc un problème de société majeur pour l’éducation et l’insertion. De nombreuses personnes, sans diplôme ou ne maîtrisant pas suffisamment l’écrit, se retrouvent en effet très souvent sans emploi car elles ne parviennent pas à faire face aux exigences minimales requises dans leur vie professionnelle, sociale, et personnelle.
A la demande de l’asbl Fobagra, qui travaille sur l’insertion socio-professionnelle, entre autres par le numérique, l’APEDA a travaillé sur un projet de détection des troubles de l’apprentissage pour les travailleurs de l’économie sociale engagés en entreprises sociales mandatées « insertion ». Ce projet-pilote a été subsidié par la Commission Communautaire Française (CoCoF) et fait partie de la « Plateforme de mutualisation des formations en entreprises sociales et démocratiques bruxelloise ». L’objectif du projet était de comprendre si, parmi les personnes adultes en insertion socio-professionnelle, il y a des travailleurs susceptibles de présenter un profil avec des troubles de l’apprentissage non-détectés, expliquant leur parcours scolaire souvent chaotique. Les résultats de cette étude seront prochainement disponibles mais nous pouvons affirmer que les troubles de l’apprentissage non-détectés ont été pour un certain nombre d’entre eux l’une des causes probables de leur situation.
Voilà donc pourquoi l’APEDA rappelle la grande importance de la détection précoce des troubles chez l’enfant, afin de pouvoir mettre en place un suivi adéquat : la rééducation bien sûr, et, quand celle-ci s’avère insuffisante, la mise en place de moyens de compensation comme les nombreux outils numériques, tels qu’ordinateurs, tablettes, logiciels ou livres numériques. Un enfant dont le ou les troubles n’ont pas été détectés, et donc ni rééduqués ni compensés convenablement, a de très grands risques de devenir cet adulte en situation de chômage en besoin d’insertion.
La sensibilisation des parents, des enseignants, futurs enseignants, thérapeutes et évidemment des pouvoirs publics est donc pour nous une mission toujours plus primordiale. Nous vous invitons à ce sujet à venir à la journée Dys-gitale, qui se tiendra le 9 octobre à Louvain-la-Neuve, qui sera l’occasion de vous familiariser avec les outils numériques comme moyen de compensation, d’apprendre pourquoi ils sont très utiles et comment le mettre en place pour votre enfant/élève/patient porteur de un ou plusieurs troubles de l’apprentissage. Vous pouvez dès à présent vous y inscrire. Nous vous y attendons nombreux.